mercredi 25 mai 2011

L'église romane

Historique de Charly.

L’origine vraisemblable de Charly se situe à l’époque gallo-romaine ou franque.
A noter que la carte du pays des Bituriges de l’époque romaine ne porte pas la mention de Charly. Par contre, le tracé visible d’un aqueduc romain part de la fontaine de Traslay, près de Nérondes et passe par Moulin-Porcher en direction de Bourges qu’il alimentait en eau.

La carte archéologique de la Gaule précise le tracé d’une voie romaine reliant Bourges (Avaricum) à Autun (Augustodunum). Elle passait en limite de  la commune actuelle, aux Chaussées. Une autre voie reliait Blet à Nevers  via  Charly.

La terminaison Y, (IGNY, AZY)  avait parfois pour origine, le nom du propriétaire romain ou gallo-romain.

Cependant, il semble que la racine des noms de guerriers Carolingiens Karl ou Charles soit d’origine franque.

Enfin peu de choses précises avant le XIIème siècle, à part l’existence d’une communauté de Bénédictins (ossements retrouvés pendant les réparations de 1855) qui ont construit une maison conventuelle et l’église de Charly.

En 1117, l’armée royale de Louis VI le Gros aurait emprunté ces voies pour aller combattre le seigneur de Bourbon, réfugié dans son château de Germigny.

En 1189, Richard Cœur-de-Lion occupa Blet où il signa un acte en faveur de l’abbaye de Fontmorigny.

Ce qui caractérise cette région est la lutte menée par les "rois de Bourges " (Charles V, VI, VII, Louis XI) contre les Anglais pour le titre de roi de France.

Historique de l’église.

Ces petites églises rurales, comme on en rencontre beaucoup en Berry, étaient le fait d’une main d’œuvre modeste locale et anonyme, aidée par les corvées de bénévoles de la paroisse. Henri Focillon les appelait "architecture de maçon" construction empirique, imaginée sur le tas par intuition et connaissance héréditaire, transmise de père en fils, de maître à ouvrier. Là, point de devis, ni de facture ; d’ailleurs l’argent est rare. Pour une modeste église de campagne, il faut quinze à 20 ans à deux ouvriers et sans nul, doute le village met la main à la pâte.


La question se pose : à quelle date cette église a-t-elle était construite ?

Nous n’avons aucun texte de référence. Par contre, selon une charte de 1127 concernant l’église de Chalivoy, il paraît logique - compte tenu de la datation des fresques en Berry - de situer cette construction entre 1150 et 1170.

La pierre de construction a été extraite des carrières de Charly.  Le fameux banc royal de ces carrières aurait été utilisé pour la construction et certaines sculptures de la cathédrale de Bourges.

Cette église à transept est construite sur le plan cruciforme dit des Bénédictins.
L’abside est du 12ème siècle. Le chœur a été remanié au moment de la construction des deux chapelles latérales, au XVème et XVI siècle.

Les traces de fresques, au-dessus de l’arc doubleau en anse de panier à la croisée du transept, sont d’origine.

 
1854-1862, enfin le tout fut restauré, sous l'autorité de M. l'abbé Lenoir. Les vitraux artistiques sont dus au pinceau de M. Lobin, les stalles au ciseau de M. Dumas, les décorations de la chapelle sud, du choeur, de l'abside et la rénovation des fresques fut confiée sont de M. Lescalier, père, de Bourges. 

L'abbé Lenoir s'y employa sans retard, en parfait accord avec le maire, M. Félix Chenu-, en qui il trouva un bienfaiteur et un ami dévoué. Il commença par mettre l'ancien cimetière au niveau de l'église. Ce long travail, commencé en 1854, fut poursuivi chaque hiver pendant huit ans. Les terres furent transportées sur le bord de la Velouse et un peu partout, aux environs du bourg. Puis, M. Lenoir redonna au sanctuaire ses trois fenêtres cintrées et les douze colonnettes qui les encadraient.
La voûte en coupole qui couvre la croisée du transept, semble être du 11ème siècle. Pour passer du plan carré au plan circulaire, les constructeurs romans ont recours à  deux procédés : la trompe et le pendentif.
Ici nous pouvons voir de petites voûtes coniques en forme de coquilles  à chaque angle du carré, le transformant ainsi en octogone.
Le passage du carré, séjour de l’homme à la coupole, séjour de Dieu, devient le symbole de la transmigration de l’homme sur terre vers le ciel.

La nef à trois travées a été reconstruite de 1858 à 1860. La flèche conique de pierre en forme d’écailles de pin remontantes est du 12e siècle et remaniée au 19ème siècle. Elle coiffe la tour du clocher à deux étages. Les quatre lanterneaux d’angle symbolisent les quatre points cardinaux, les quatre évangélistes.


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