jeudi 26 mai 2011

De mémoire de cloche



Cloche N°1 de 1781, poids de 750Kg environ, portant les mentions :
PIERRE PERIOT CURE DE CHARLY PAREIN PIERRE CHENU SEIGNEUR EN PARTIE DE LA PAROISSE DE CHARLY
MAREINE MADAME MARIE DE GAY DE NOXON PRIEURE DE CARLY  LAN 1781 JACQUES MARTIN FONDEUR



De mémoire de cloche

Parfois, à Charly, par une nuit sans ombre et un vent sans nom, on conte à la veillée, la mésaventure du Commissaire de la République qui vînt au pays pour réquisitionner notre plus vieille cloche.

A l’époque de la Convention, elle fût déposée sur une charrette pour prendre la direction de la fonderie de Nevers.

Mais comme on dit, après l’effort, il faut se désaltérer. Les « petits canons » furent nombreux et offerts par la municipalité aux bons républicains de Nevers.
Tard dans la soirée, il fallut reprendre le chemin de Nevers. Mais point de cloche ! Tout le petit monde de Charly est sur son seuil  de porte. On s’observe du coin de l’œil, les sabots retentissent dans la grand’rue, on lève les bras au ciel ! La cloche s’est envolée.

Quelques années passèrent et la cloche reprit mystérieusement sa place dans le clocher. De nouveau, l’Angélus marqua le rythme du travail aux champs.

De mémoire d’anciens, il semble que ce soit avant Pâques de…….
Peut- être s’était-elle enfuie à Rome en attendant des jours meilleurs ?

mercredi 25 mai 2011

Carte de situation

De Bourges par D2076

Fresques

Histoire des fresques de Notre-Dame de Charly


Abside


Pour visiter cette église, imaginons que nous sommes au 12ème siècle : il fait sombre, les ouvertures en plein cintre sont rares car elles affaiblissent la solidité de la construction. Les sanctuaires sont éclairés à la lumière vacillante des chandelles qui crée un univers mystérieux. Et vous découvrez, ce Christ en gloire qui symbolise un monde de justice et d’espoir, peint sur l’abside !!!



A ce propos, Georges Duby écrivait "La lumière admise avec mesure dans l’enclos de leur retraite devait rester telle que Dieu l’a fait, sans apprêt, sans atours, splendide en sa simple nudité."



Iconographie et courants artistiques.

Du premier coup d'œil, ceux qui ont visité la Cappadoce voient une influence byzantine très forte qui semble avoir guidé l'artiste ou l'atelier clunisien dans plus d'un choix : attitudes hiératiques, regard des personnages dont les visages nous font face. L'anatomiste voit aussi le cou allongé et les épaules tombantes, les mains très fines (caractères féminins), du Christ. Jésus aurait dû avoir des mains de charpentier ! Les canons byzantins de la beauté voulaient cette féminisation des personnages.



Les artistes voyageaient beaucoup, mais aussi les abbés de Cluny, et certainement pas seuls ; Hugues de Semur est allé au moins six fois à Rome et sans doute en d'autre haut lieux de l'Italie actuelle. Ravenne fut, durant un temps non négligeable, sous la domination byzantine.


L'Empire d'Orient a inspiré ou guidé bien des artistes de l'Occident


Hugues de Semur rendait volontiers visite à son ami, l'abbé Didier, du Mont Cassin. Le chœur de ce monastère était enrichi de mosaïques et le porche de peintures murales. Mais l'art chrétien des premiers siècles n'était pas non plus oublié dans les traditions mises en œuvre par les artistes.


Par ailleurs, l'art ottonien, qui a succédé à l'art carolingien dans le Saint Empire Germanique, a hérité de Byzance mais en apportant des inventions, des idées nouvelles : les couronnes, les séries de pastilles blanches, la croix hampée, les "dés" ocre rouge à points blancs dans la décoration générale et même l'ornementation des vêtements.



Van Gogh écrira à Emile Bernard : "La figure du Christ a été peinte comme je la sens, par Delacroix et Rembrandt…et puis Millet a peint la doctrine du Christ".


 
Mandorle


Jean l'Evangéliste


Tétramorphe.

Dans l'immense majorité des images de Christ en majesté, le Seigneur est entouré des quatre figures du "tétramorphe" qui a pour origine une vision de Jean inspirée du livre d’Ezéchiel. Les inscriptions confirment l’identification des personnages, c'est-à-dire les symboles des quatre évangélistes : l'homme pour Mathieu (l'incarnation, généalogie humaine du Christ), le taureau pour Luc (le sacrifice), le lion à la queue en panache (rappel des lions d’Asie) pour Marc (la résurrection) au nimbe gradué (théodolite) et l'aigle pour Jean (l'ascension). Chacun tient son évangile. 

 
Chérubin

Vierge et Saintes.

Voir la fresque peinte sur le cintre de la baie axiale : une vierge couronnée, rare dans l’iconographie byzantine, marque son Assomption. Elle est peinte sur le fond bleu nuit d’une mandorle. Le modelé de sa robe gris bleuté suggère une impression de transparence, un voile à l’orientale repose sur ses épaules, elle porte au cou un pendentif et tient un lys sans fleur. Une de ses mains est relevée en signe de prière, elle semble intervenir en faveur des pécheurs. Deux saintes portent la palme des martyrs. Celle de gauche a la main relevé en signe d’acceptation, de la paix de l’éternel. Celle de droite à la tête relevée vers la Vierge, les mains croisée sur la poitrine. L’artiste a adapté la morphologie du corps et le drapé des tissus aux contraintes architecturales.






"L'abbé Lenoir enleva les cinq couches de badigeon qui couvraient la voûte et mit à jour une fresque du 12ème siècle. On voyait le Christ assis, entouré d'éclairs et de l'iconographie des quatre évangélistes : à ses pieds les sept chandeliers de l'apocalypse et au dessus de, l'Alpha et l'oméga et deux anges.

 
L'arcature du sanctuaire était elle aussi, couverte de fresques. L'abbé Lenoir réussit à en sauver deux panneaux. L'un représentait un cavalier et l’autre, un homme, vêtu d'une tunique multicolore et tenant dans chaque main une branche fleurie. M. Lenoir vit en eux, d`abord, le symbole de l'homme sérieux et de l'homme frivole ; mais un examen plus attentif lui fit comprendre que ces deux panneaux faisaient partie d'une vaste représentation qui figurait les douze mois de l'année.





En les comparant à d'autres fresques, et en particulier à celles de Pritz, près de Laval, il reconnut, dans l'homme aux fleurs, le mois d'avril et dans le cavalier, le mois de mai.
D'autres peintures, fixées dans les embrasures des fenêtres et sur les murs, avaient été détruites, lors des regrettables modifications faites à l'église au XVII° siècle ; seules, celles de la fenêtre centrale avaient été protégées par le retable qui les masquait ; elles représentaient le couronnement de la Vierge.
Par leur style archaïque et hiératique, ces peintures étaient un des spécimens les plus curieux de l'art de la peinture du XII° siècle, comparables à celles de Berzé-la-Ville, en Saône-et-Loire; malheureusement, après les avoir dégagées de l’enduit qui les recouvrait, l'abbé Lenoir crut devoir les faire retoucher. Ce travail, extrêmement délicat, fut maladroitement réalisé et leur enleva presque tout leur intérêt."
Sources : Un prélat Berrichon Monseigneur Pierre-Marie Lenoir (1818-1907) du Chanoine André Girard.

embrasure centrale Vierge